Alors que tout un chacun, dans mon petit monde idéal, devrait se réjouir des révélations de Wikileaks, coup de pied journalistique dans la fourmilière du « c’est déjà bien assez qu’un citoyen ait le droit de vote, manquerait plus qu’il soit de trop informé, sinon à quoi ça sert que Pujadas il se décarcasse », il se trouve beaucoup trop de responsables au gouvernement pour pousser des cris d’orfraie face à cette « menace » que Wikileaks fait peser au monde, dans un raccourci pour le moins gonflé, évoquant jusqu'à la protection de la vie privée là où il ne parait s’agir que de vie publique. Ce ne sont pas les mots doux d’un ambassadeur à sa maîtresse qui, jusqu’à preuve du contraire, ont été révélés. Mais des informations, ne leur en déplaise, sur des intentions, des opinions, portées aux noms des citoyens par leurs propres administrations.
Cela peut mettre en péril la vie d’agents secrets, voilà in fine, l’argument pour les sourds comme moi à l’argument du secret nécessaire aux affaires publiques. Wikileaks a eu l’amabilité d’informer les autorités concernées au préalable de ses intentions de publication, entrainant paraît-il des mutations en tous genres sur la planète, juste avant Noël : on peut concéder que ce n’était pas cool.
On évoque aussi le fait que des adresses de sites sensibles, notamment en France, aient été rendues publiques. Bien sûr, jusque là personne n’était au courant...
Je suis curieux de voir, pour ce qui concerne les Etats-Unis, jusqu’où Barack Obama va endosser ce costume de faucon qui lui va si mal. Prix Nobel de la paix, quand on est Président des Etats-Unis, c’est pire qu’une marée noire dans le golf du Mexique.
Mais pour revenir en France, qu’Eric Besson et compagnie réservent plutôt leurs bouches pincées, leur sourcils froncés, leur attitude de poseurs responsables, à cette révélation qui n’a nécessité aucune investigation secrète ou fuite : selon mes informations, désormais, une condamnation pour injures raciales et une autre pour dénonciation calomnieuse ne serait pas en France incompatible avec l’exercice de la responsabilité de Ministre de l’Intérieur. Ni un soutien à des policiers condamnés pour mensonges et falsification de procès-verbaux, qui auraient pu sans vergogne conduire un innocent en taule. Il s’appelle comment déjà ce ministre, Julian Assange ?
S'il n'y avait que des responsables gouvernementaux qui s'indignaient, ce serait dans l'ordre des choses à Sarkoland, mais, plus inquiétant, on entend aussi des journalistes (les fameux "leaders d'opinion") qui crient au scandale - et qui pourfendent le Monde d'oser publier des informations "volées" : on voit assez quelle idée ils se font de leur boulot (un peu la même que celle que proposaient les pigistes de la Pravda, j'imagine).
ReplyDeleteMerci d'avoir préciser ça aussi ! Ces "leaders d'opinion" étaient en creux dans mon "et compagnie" ; effectivement ça va mieux en le disant.
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