28.12.11

Le mur du çon toi-même

Des CRS ont suppléé le personnel gréviste du département photo.


Le vénérable palmipède a cru bon décerner (n°4756, 21/11/2011) son « Mur du çon » à Eva Joly - une guirlande de plus sur son sapin de Noël - pour ses commentaires à propos d'un sondage qui classerait, à sa grande consternation, Anne Sinclair en tête des femmes dites « de l'année », et de citer donc en exemple Christine Lagarde comme étant tout à fait à même de figurer devant l'Anne Sinclair dans un tel classement. Mais pourquoi Eva Joly n'aurait-elle pas le droit de choisir, ne serait-ce que par ironie, entre deux femmes de droite, celle dont l'importance des fonctions successives aurait dû placer a minima devant l'autre, quand bien même l’une et l’autre ne doivent in fine leur « position » au destin du même homme, DSK, croqué goguenard par Delambre en une du même Canard ? N'ont-ils rien dit cette semaine-là, je ne sais pas moi, Xavier Bertrand (l’homme qui marmonne à l’oreille des chiffres du chômage) ou encore Nicolas Sarkozy (l’homme qui a transformé la France en préfecture de police) pour remonter le çon ?

21.12.11

A l'écoute du vaste monde


En attendant que le second roman* du dramaturge et romancier réunionnais Pierre-Louis Rivière ne paraisse (chez qui sera de fait, à n'en pas douter, le meilleur éditeur de la place), l'auteur a été invité à faire la lecture d'un passage, et nous de l'écouter avec délectation. L'image ci-dessus fait le lien avec la page France Culture concernée.

* et non, si je ne m'abuse, la "pièce de théâtre", comme mentionnée sur le site de France Culture ; Pierre-Louis Rivière est aussi l'auteur de "Note des derniers jours", disponible chez Orphie en réédition !

20.12.11

Saudade ou pas

(Grève du département iconographique)


Le passage sourd d'un métro de la ligne 2 laisse traîner une vibration dans le sol carrelé et jusque sur les tables d'un café du boulevard de Charonne, où on entend chanter, tiens, encore, Cesária Évora, morte deux jours auparavant dans l'île de São Vicente et dont la magnifique photo dans Libération n'aura pas fait la une pour cause de Václav Havel.
J'interromps ma lecture de La belle amour humaine de Lyonel Trouillot, car je vérifie quand même, conditionné, que cette vibration n'est pas celle de mon smartphone ; nous sommes bien trois à ranger, avec une vague honte complice, l'objet très probable de prochains scandales sanitaires.
Je n'ai pas la nostalgie des îles, des lieux. Je n'ai jamais été et ne serai probablement vraiment jamais chez moi nulle part, géographiquement s'entend. Petit pays, je t'aime sans plus, petit pays je t'oublie, c'est tout. Obrigado Senhora
Cesária d'avoir quand même toujours, "avec cette sorte de lassitude détachée"*, si bien chanté tout le contraire.

* Libération, 19/12/2011.

12.12.11

L'impossible revanche du piéton


En marchant, j'ai entendu quelqu'un penser - bah, sans prétention, cela devait probablement être moi - qu'effectivement la circulation des motocyclistes devait être singulièrement dangereuse sur la chaussée pour les croiser ainsi, et de plus en plus souvent, sur les trottoirs. On ne relèvera alors que la morgue du piéton, qui ralentit ostensiblement le pas quand, à l'improviste, le deux-temps ou quatre-temps vrombit d'impatience dans son dos sur les trottoirs plus étroits. C'est la rentrée depuis longtemps, par ailleurs, il faut bien se l'avouer. Et il s'en est passé des choses. La primaire socialiste a accouché d'un Merkozy. Devant chez le boucher, un vieil anarchiste bramait que "Ah ah, l'Allemagne avait de nouveau les moyens d'être nazie et la France, ben tiens, d'être collabo". Bon. Il y a eu un mort dans un incendie d'un foyer d'immigrés de la rue des Pyrénées. A peu près dans l'indifférence générale - pas de marche "blanche". A peu près, parce qu'une dame de la même rue, humant le fumet humide et triste à deux pas du Père-Lachaise réussissait à prononcer ces paroles jusqu'à, malheureusement, mes oreilles : "Moi je m'en tape qu'il y a eu un mort la-d'dans !" Que penser ? Qu'elle croise un scooter le jour d'une élection peut-être ?

24.8.11

7.6.11

Un euro sur Martine, un congé paternité très longue durée pour l'autre.



En 1981, j'étais - un chouia - trop jeune pour voter François Mitterrand. La droite promettait des chars russes à Paris. "Même pas!" comme dit ma fille de quatre ans: la droite tenait déjà des promesses qui n'engageaient que ceux qui les croyaient.

En 1988, j'avais pu le faire. Bon, l'enthousiasme était un brin retombé. Mais on ne boude jamais complètement son petit plaisir en démocratie tant qu'il y en a (de la démocratie). En 1995, je votais Jospin pour la dernière fois...

Parcours du combattant

En 2002, où j'avais voté Taubira au 1er tour, j'ai dû voter au second tour pour Chirac et en 2007 pour l'illuminée du Poitou (Ségolène Royal). Cette dernière avait été désignée au prix de 20€ par les "nouveaux militants" du PS, encouragés en ce sens par une presse "mainstream" qui l'avait portée aux nues pour les primaires et qui, une fois le volatile lâché, avait eu beau jeu de la dézinguer à chaque virgule de ses déclarations. 

Pour 2012, tout électeur et électrice qui le souhaite est invité(e) à désigner le candidat PS à la présidentielle, moyennant un euro. La presse "mainstream" nous avait déjà désigné son nouveau favori, DSK, le candidat "de tous les espoirs de la gauche". Tous? Non. Je m'apprêtais pour tout dire à résister mollement ici sur quelques pixels carrés, avec pour seule potion magique quelques cachets de paracétamol. Mais la candidature de DSK, mitonnée aux petits oignons entre deux portes (mettons une de Sofitel et une autre de Porsche) s'est donc quelque peu vaporisée.

Cette même presse est furieuse, elle somme le PS de faire quelque chose : à quoi servent ces foutues primaires désormais brame-t-elle ? Eh bien répétons-le: toujours à désigner le candidat du PS pour la prochaine présidentielle.

Une "Angela Merkel de gauche",
c'est un compliment.

A ce jour, où tous les candidats ne se sont pas encore déclarés, j'en suis à me dire que Martine me paraît, elle, avoir le bon profil, une sorte d'Angela Merkel de gauche. Par les temps qui courent, c'est un compliment. Entre Martine Aubry et Hollande, je porte mon choix sur la plus expérimentée. Hollande est le nouveau favori parait-il ? Et bien mesurons cette fameuse réalité avec les primaires prévues et que la meilleure gagne. Toutes les informations sur les primaires du PS ici

19.5.11

Boro in The Box, la bande annonce.

Le moyen-métrage du cinéaste Bertrand Mandico, "Boro in the Box", sélectionné à Cannes dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs sera repris au Forum des Images le jeudi 2 juin à 19h (en présence de l'auteur). Et pour voir l'affiche, hop, laissez-vous accueillir comme il se doit par le personnel, raffiné lui-aussi, du Grand Hotel Kinshasa : elle est exposée dans le salon d'honneur (celui où on peut fumer des Boro).Vous pouvez enfin découvrir l'univers singulier et particulièrement élégant de Mandico sur son propre site.  

17.5.11

Hot Topic

Le "festival de Kahn" n'emportera pas tout. Ce 17 mai était une journée internationale dédiée à la lutte contre l'homophobie (des infos ici). Une bonne occasion de (ré)écouter Le Tigre.

De la présomption du non sens



Perp walk
n.
The deliberate escorting of an arrested suspect by police in front of reporters and television cameras, especially as a means of pressuring or humiliating the suspect.

Cette photo était a priori interdite de publication en France. Que signifie encore « en France » sur Internet ? Je n’en ai pas la moindre idée. Je suppose qu’une adresse IP est un domicile légal mais je ne suis pas assez geek et juriste pour bien comprendre tout ça. Ce dont je peux me souvenir, c’est que toutes les lois françaises souhaitant protéger la présomption d’innocence n’ont pas été rédigées par des élus soucieux du sort du menu fretin des justiciables, mais pour des collègues et autres notables pris de temps à autres dans des affaires souvent dites de « non enrichissement personnel ». On se souvient aussi du glissement sémantique du mot « inculpé », pourtant simple et clair, transformé en « mis en examen ». Tout ça est vain, mais cette confiance désuète dans le pouvoir des mots, de la litote, reste quand même touchante.


27.4.11

La main de dieu, le coude de Civelli.


Alors que Don DeLillo a intégré dans ses romans le football américain (End Zone), le baseball (le puissant prologue d'Underworld) et même le hockey sur glace (Amazons), sports dont il est, au delà ou en raison de leurs impacts dans la culture populaire américaine, effectivement amateur, j'éprouvais quelques regrets que le football (le soccer qu'ils disent) ne puisse entrer dans ses prérogatives littéraires.

Eh bien c'est rentré. 

Dans une nouvelle parue fin décembre dans le mensuel Harper's (numéro 1927), intitulée "Hammer and Sickle" (traduite et publiée par Libération ici), il fait tenir cette interrogation à son narrateur : "I thought about soccer in history, the inspiration for wars, truces, rampaging mobs. [...]But what kind of sport is it that disallows the use of players’ hands, except for the goalkeeper? [...] If soccer were an American invention, wouldn’t some European intellectual maintain that our historically puritanical nature has compelled us to invent a game structured on anti-masturbatory principles?"

C'est un des aspects de l'art de Don DeLillo qui m'enchante et que ce passage illustre, cette manière d'incongruité charnelle introduite "out of the blue" au milieu du récit : ici, donc, la pratique du football (pas l'américain) comme prévention de l'onanisme. Dans "White Noise" ("Bruit de fond", Acte Sud), un autre exemple qui me revient, pas sportif celui là : lors d'un cours particulier d'allemand, le professeur introduisait ses doigts dans la bouche de l'élève pour lui manipuler la langue aux fins d'obtenir - de lui arracher ? - la bonne prononciation.

Pour en finir avec ma petite actualité "delillesque" du moment, j'apprends, première bonne nouvelle, que Cronenberg envisage l'adaptation de "Cosmopolis" de Don DeLillo. La seconde bonne nouvelle, c'est que Marion Cotillard, pressentie initialement pour y interpréter le premier rôle féminin y a renoncé pour cause de grossesse. Oui, oui, la seconde bonne nouvelle c'est bien que Marion soit dans l'attente de cet heureux événement.

24.3.11

High Marina, worldwide premiere.




I accept chaos, I’m not sure whether it accepts me.”
Bob Dylan.

[A naked desk, two chairs. Man A and Man C seat in front of eachother, Man B stands against the desk, near Man A. Man C holds a pen and writes down on a big notebook. Man C leafs through it now and then. Man A wears gaudy beach clothes. Man B and Man C wear grey suits An optional screen on background displays Super 8 family beach movies (no close-up and no sound)].

Man A
I've met some of them in my dreams, more often than I would like.

Man B
It's not so unwonted anyway.

Man C
Let's direct our intention upon the girl.

Man A
I was in a concrete single-stage house built right onto the beach. Looking out of the living-room's window, it took me some times to understand what was weird : the horizon had disappeared. As I was getting close to the window - I did need my horizon - I felt the ill omen growing up in my lungs ; what may have been strong grey clouds were actualy a huge, gliterring wall of water. I went outside in a hurry to seize better the actual ninety feet high threat. I was dumbstricken by the sailboats and speedboats, clinging edge to edge at the crest of the still wave as if they were up there as docile as they would be in a deserted marina on winter.

Man B
Our question was “Where's the girl ?”

Man C
Your four-year-old daughter. Please keep this in mind.

Man A
I felt to be the only one to see the motionless wall of shining, dark silver water. It made me feel responsible for too many people. I was like a dumb lifeguard about to flee cowardly from the overwhelming wave to come.

Man B
Dark and shining ?

Man C
Let's write only “shining”. It was reported as a sunny day.

Man A
My wife was reading a newspaper under her wide-brimmed straw hat, and did not seem worried about anything as the other few people sunbathing on the beach. I asked her about our daughter who wasn't with her. I did not wait for her answer, if there was any. Did she actualy listen to me, warning her about that giant wave ? I went back through the house and found out eventualy my daughter, playing alone on the backyard, sitting in the sand, right under the grassy track embankment.

Man C
So you are indeed the last one who saw her, aren't you ?

Man A
I took her in my arms. I freaked out then. I freaked out because the embankment wasn't enough high to save anybody from the devastating wave which could move at any moment.

Man C
Where did you go with her ?

Man B
A “still wave”. We do not like any discrepancies in our reports. On the other hand I do like it very much. The word, I mean, "discrepancy".

Man A
I came back on the beach to urge my wife to follow us. No other people moved.

Man B
No one moved.

Man C
No one worried.

Man A
I always save my children from those waves in my dreams, running faster than them, climbing higher than the level they could reach. I really don't know how we came through that. [Pause] Where's my daughter ? Where's my wife ?

Man C
Let's direct our intention upon the little girl. That's the process. Point by point. Let's try to be efficient.
[Pause]

Man B
You have to aknowledge that we have found you alone.

Man C
[Leafing through his notebook] We can assert that. Absolutely.

Man A
Where's my daughter ?

Man B
This is our question.

Man C
That's the point : our question, your answer.

Man A
Tsunami.

Man B
Tsunami. That's a word.

Man C
Tsunami sounds potent.

Man A
Tsunami's my daughter's firstname.

[Curtain with a deafening noise of an helicopter's engine
following by Let's dance the jet“ (Deerhoof)]




14.3.11

Pourvu que ça Douro

Isaac est un jeune artiste-photographe que l'on vient chercher par une nuit pluvieuse pour photographier Angelica, jeune défunte, dans sa maison familiale. A la mise au point, elle lui sourit. Et ce sourire, pas de suspense inutile, le condamnera. Ce film désuet est  un très beau moment de cinéma, de cinéma apaisé, lumineux et cartographique au service d'une histoire morbide, sombre. "L'étrange affaire Angelica" est signé Manoel de Oliveira, cinéaste portugais de 102 ans.


11.3.11

Paris vingtième, musée ouvert.

Rue de Charonne


Rue de Charonne (sous réserve)

Rue des Envierges
 
Rue de Terre-Neuve

18.2.11

Eric Zemmour condamné pour provocation à la haine raciale.


Et vous savez quoi... on va se le boire sous les cocotiers pour fêter ça.

3.2.11

Rum'n roll Anselme !


Anselme, le meilleur auteur de BD malgache est décédé. * 
C'te blague ! Il est au bar de l'Edible Poisons là, il a commandé un jus d'ananas. Il m'explique qu'il est de passage, qu'il avait acheté la ville sur-endettée d'Angoulême pour un ariary symbolique il y a dix ans et qu'il va vérifier l'état de son investissement. Il n'est pas au courant que la loi française interdit de fumer dans mon établissement. Je le lui explique. 

"Putain, Anpa, fais pas chier, t'es vraiment pas rock n'roll...
- Moi c'est Antioche, Anselme ; tu fumes quoi là en fait ? Parce que tout est interdit ici, faut être clair, on est en France.
- Je fume rien. Je suis un dessin ; ceci n'est pas une cigarette t'as qu'à dire. Comme pour le jus d'ananas, tu vois l'ami.
- Sinon ça, elle tient toujours ta proposition de me faire visiter Mada un de ces quatre.
- Putain, t'as toujours pas visité Mada ! Mais t'as rien vu mec.
Merci pour la pause, je vais à l'Harmattan pour mon nouveau projet d'édition.
- Ah, dis-donc, ça roule bien pour toi Anselme, tu as les moyens de faire de l'auto-édition maintenant !
- T'es trop con le gros, tu me fais pitié avec ton bar sans gonzesse.
- Eh ho, ça va, je rigole . 
- J'y vais là....
- Veloma, Anselme. Donne mon bonjour à Rado, Aimérazafy, Mad, Séné et Mozesli."



* Des auteurs "Cri du Margouillat", Hobopok, Appollo et Li-An témoignent sur leurs blogs respectifs : "Hobopok Dimanche", "Grande Hôtel Kinshasa" et "Le blog de Li-An".


25.1.11

Tati, il fenomeno.

En bonus du post "Tati foot" du 3 décembre dernier, à (re)voir ici, voici Tati qui ne boude pas dans le bus, lui. Prends ça Hugo Lloris !


18.1.11

Festival Pixéfilmcourt


Edible Poisons a ouvert en sous-sol une petite salle de projection. On peut s'y rendre le verre à la main, et y visionner de petits films assez insupportables, il faut bien le dire, tant ils paraissent longs. Vous voilà prévenus, c'est par .

4.1.11

Onze, le film.

"On n'a jamais vu plus long que ce film court. Puéril."
(Les Intocks)

"Seul le conducteur du train sait où il va."
(Le ZIR)

"'Short', they said, but why 'movie'?"
(The Guardian)

"Eh bien l'année commence décidément mal"
(Les Carnets du Cinéma)







3.1.11

Onze