L'impossible revanche du piéton
En marchant, j'ai entendu quelqu'un penser - bah, sans prétention, cela devait probablement être moi - qu'effectivement la circulation des motocyclistes devait être singulièrement dangereuse sur la chaussée pour les croiser ainsi, et de plus en plus souvent, sur les trottoirs. On ne relèvera alors que la morgue du piéton, qui ralentit ostensiblement le pas quand, à l'improviste, le deux-temps ou quatre-temps vrombit d'impatience dans son dos sur les trottoirs plus étroits. C'est la rentrée depuis longtemps, par ailleurs, il faut bien se l'avouer. Et il s'en est passé des choses. La primaire socialiste a accouché d'un Merkozy. Devant chez le boucher, un vieil anarchiste bramait que "Ah ah, l'Allemagne avait de nouveau les moyens d'être nazie et la France, ben tiens, d'être collabo". Bon. Il y a eu un mort dans un incendie d'un foyer d'immigrés de la rue des Pyrénées. A peu près dans l'indifférence générale - pas de marche "blanche". A peu près, parce qu'une dame de la même rue, humant le fumet humide et triste à deux pas du Père-Lachaise réussissait à prononcer ces paroles jusqu'à, malheureusement, mes oreilles : "Moi je m'en tape qu'il y a eu un mort la-d'dans !" Que penser ? Qu'elle croise un scooter le jour d'une élection peut-être ?
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