27.1.12

Vwazin i akout' a nou !


Ah mais on en trouve des perles sur le net quand on cherche un brin : on écoutera l'actrice réunionnaise Rachel Pothin lire, entre autres, ici un extrait du roman de Pierre-Louis Rivière "Note des derniers jours" (Orphie éditions) et un extrait de la pièce d'Emmanuel Genvrin "Lepervenche" (avec en bonus track le célébrissime "Ti train" chanté par le regretté Arnaud Dormeuil). Vos oreilles en redemanderont.

24.1.12

E la nave non va più


Jean-Luc Godard n’a pas voulu, selon Télérama, commenter la « coïncidence » : le Costa Concordia avait été, avec une station-service Suisse et un lama, l’une des grandes vedettes de son dernier film en date, « Film socialisme ». Un prétexte comme un autre pour placer dans ce blogue, un titre en italien (grazie mille Silvia !) et une bande annonce du film de Godard, ne lui en déplaise.



A noter aussi pour les amateurs de croisières méditerranéennes, s’il en reste, la suggestion de visionnage d’un autre film de belle envergure, « Um filme falado » (Un film parlé) de Manoel de Oliveira.





Et, bien sûr, en mémoire du maestro italien, cet extrait de "E la nave va". 

19.1.12

"Chin" sur France Ô, c'est la "fèt sinwa" !


France Ô diffusera dans la nuit de ce samedi 20 au dimanche 21 janvier, peu après minuit, une captation de l'opéra Chin du Théâtre Vollard. "Chin" pour "chinois" - donc on prononcera "chine" - surnom de Paul Vergès jeune, grand manitou en devenir de l'île de la Réunion (il en aura été longtemps le président de la Région); oui, ce même Paul Vergès, dont Jacques Vergès (l'avocat) est le frère, qui eut le privilège de présider le Sénat le 1er octobre 2011, quand celui-ci rebasculait - enfin - à gauche.



A l'heure de la décolonisation dans le monde, le jeune Paul Vergès s'associe avec un vieux pétainiste pour sauver l'usine de ce dernier des griffes du "gran kapital", rassemblant ouvriers et petits planteurs, et lancer subséquemment son parti communiste pays. Des larmes, du sang, des pleurs, des femmes, des jeeps, des jupes : un opéra "Mad Men" sur une composition de Jean-Luc Trulès qui confirme depuis le premier opéra du théâtre Vollard, "Maraina", une belle ambition et une maîtrise musicale de plus en plus époustouflante. "Cours Semitane ! Cours..."



Le seul petit bémol, c'est l'heure - minuit quarante - de la programmation ; certes pas complètement insupportable en Zoreillie, mais 3h40 du matin pour La Réunion, ce n'est pas gentil. Dommage, parce que l'opéra est diffusé dans le cadre de l'émission "Multiscenik" présentée pourtant comme suit : "C’est votre rendez-vous avec le spectacle vivant tous les dimanches soirs à 21.35 [souligné par nos soins] sur France Ô ! Depuis 2008, ce programme propose du spectacle vivant[sic] aux téléspectateurs. Il est présenté par Greg Germain, qui, avec Axe Sud, est chargé de la programmation et de la production exécutive de la seule case qui diffuse du spectacle vivant en prime time toutes les semaines."

Bon. Quand bien même on apprendrait que la diffusion de cet opéra ne tiendrait, mettons, qu'à son titre et à la proximité du nouvel an chinois, cela ne nous empêchera pas de veiller la télé, même "in vié lèr" ! Des informations complémentaires ici et .



Compte-rendu de diffusion (24.01.2012)

On ne sera pas bégueule :  les moyens mis en œuvre par France Ô pour la captation de cet opéra réunionnais ont été franchement à la hauteur. Sobre, efficace, la mise en scène de Greg Germain ne souffre, parce qu’il faut quand même pinailler, que de quelques contre-plongées ni heureuses, ni nécessaires, symptômes d’un filmage qui se voulait probablement « cinématographique » : du coup, dans des plans moyens, on va parfois jusqu’à étêter les personnages et/ou leur couper les pieds, comme pour refuser au téléspectateur le plateau de la scène. Quelques ellipses surprendront le spectateur des représentations réunionnaises ou parisiennes ; les petits morceaux délicieux de musiques quasi concrètes que Jean-Luc Trulès nous a gratifié  en guise de transitions ont été supprimés au montage pour cette diffusion à la télévision. On espère que la version du DVD  sera un peu plus généreuse en la matière. Il est à noter que les chanteurs n’ont pas eu à souffrir des « gros plans » ou plans rapprochés, bien au contraire, et ce n’était pas la moindre des émotions que de redécouvrir des visages aussi rayonnants que celui de la soprano malgache Holy Razafindraka par exemple.

[crédit photo : Ph. Moulin]